sentit, en homme avisé, tout ce qu’on pouvait faire avec ces braves, qui se vendaient aisément, qui n’avaient peur de rien et frappaient sans raisonner. Il les encouragea à venir en France. Il se montra leur ami contre la noblesse qu’il était venu secourir, déclarant que si les nobles de Bâle ne voulaient pas s’arranger, il se joindrait à la ville pour leur faire la guerre. Il aimait tant cette ville de Bâle qu’il aurait voulu qu’elle se fît française. De leur côté, les Suisses, qui ne demandaient qu’à gagner, lui offrirent amicalement de lui louer quelques mille hommes.
Le retour du dauphin et le bruit de l’échec des Suisses avancèrent fort les affaires de Lorraine. Les villes qui se couvraient du nom de l’Empire comprirent que, si l’empereur et la noblesse allemande avaient appelé les Français au fond des pays allemands pour sauver Zurich, ils ne viendraient pas se battre contre les Français sur les Marches de France. Toul et Verdun reconnurent le roi comme protecteur[1].
Metz seul résistait. Cette grande et orgueilleuse ville avait d’autres villes dans sa dépendance, et autour d’elle vingt-quatre ou trente forts. Cependant, dès le commencement, Épinal avait saisi l’occasion de s’affranchir et s’était jetée dans les bras du roi[2]. Ses forts s’étant rendus ensuite, les Messins se décidèrent à négocier ; ils représentèrent au roi « qu’ils n’étoient point de son royaume ni de sa seigneurie ; mais que dans ses guerres avec le duc de Bourgogne