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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/332

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HISTOIRE DE FRANCE

CHAPITRE II

Grandeur de la maison de Bourgogne. Ses fêtes. — La Renaissance.


La bataille de Gavre eut lieu le 21 juillet ; Talbot avait été tué le 17 en Guyenne. Si cette nouvelle eût pu venir à temps, si les Gantais avaient su que le roi de France était vainqueur, les choses auraient bien pu se passer tout autrement.

Quoi qu’il en soit, la Flandre était soumise, la guerre finie, et mieux qu’à Roosebeke. Gand cette fois avait été vaincue sous ses propres murs, à Gand même. Le duc de Bourgogne était décidément comte de Flandre, sans contestation et pour toujours.

Aussi l’orgueil fut sans mesure[1]. La noblesse crut

  1. Et cet orgueil alla jusqu’à la folie, si l’on en juge par le fait suivant. Le duc, ayant été obligé, par une maladie, de se faire raser la tête, fit « un édict, que tous les nobles hommes se feroyent raire leurs testes, comme lui ; et se trouvèrent plus de cinq cents nobles hommes, qui, pour l’amour du duc, firent comme luy ; et aussi fut ordonné messire Pierre Vacquembac et autres, qui prestement qu’ils veoyent un noble homme, lui ostoient ses cheveux. » (Olivier de La Marche.)