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que je reçus la lettre la plus forte, l’acceptation la plus complète de mon livre, celle du principe posé dans mon Introduction (1847) : l’inconciliable opposition du Christianisme avec le Droit et la Révolution. Il l’a pleinement adopté dans son livre De la Justice (1858).


Au beau jour des Fédérations, Camille Desmoulins fit la proposition touchante et chimérique d’un pacte fédératif entre les écrivains amis de la Révolution. Il est sûr qu’entre nous, unis (malgré nos dissidences) par un fonds de principes communs, il y a une sorte de parenté. Je l’ai plus que personne respectée. Je n’ai répondu jamais aux critiques des nôtres, quoiqu’elles fussent souvent un peu légères et que je pusse exercer des représailles faciles.

J’ai fini mon Histoire de la Révolution en 1853, et, depuis cette époque jusqu’en 1862, Louis Blanc dans la sienne, dans ses dix ou douze volumes, l’a attaquée avec une passion extraordinaire. On m’en avertissait ; mais j’étais occupé d’achever l’Histoire de France jusqu’en 1789. J’ajournai la lecture et l’examen de Louis Blanc. Mon silence persévérant dut l’étonner et l’encourager fort. De volume en volume, ses