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Grâce à M. Labat, archiviste de la Police, j’ai trouvé et donné la pièce inestimable et capitale du 2 Septembre, l’enquête d’après laquelle il constate que le premier massacre fut provoqué par les prisonniers mêmes, par les cris, les risées qu’à la nouvelle de l’invasion, poussaient par les fenêtres les imprudents de l’Abbaye.

Pour le 31 Mai, pour le grand jour fatal de la Révolution où l’Assemblée fut décimée, j’ai mis un soin religieux à lire et copier les registres des quarante-huit sections. Ces copies m’ont fourni le récit immense, détaillé, qu’on lira, récit désormais authentique de ces funèbres jours qu’on ne connaissait guère. Il restera pour l’avenir que, des quarante-huit sections, cinq seulement (d’après les registres) autorisèrent le Comité d’insurrection.

Le Père Duchesne tirant à six cent mille, Robespierre, effrayé des six cent mille gueules aboyantes, étouffa ses velléités de ménager le sang (qu’il avait témoignées à Lyon) et qui l’auraient fait mettre au ciel, proclamer le sauveur des hommes. Il se cacha dans la Terreur.

Si, moi aussi, je voulais critiquer, je pourrais dire que Louis Blanc a fait ce qu’il a pu pour obscurcir cette bascule, dans laquelle Robespierre