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assemblée parisienne, une, quoique divisée en ses soixante districts.

L’auteur de la proposition était un jeune journaliste. Avant de la rapporter, nous devons donner une idée du mouvement qui se faisait dans la presse.

Ce réveil subit d’un peuple appelé tout à coup à prendre connaissance de ses droits, à décider de son sort, avait absorbé toute l’activité du temps dans le journalisme. Les esprits les plus spéculatifs avaient été entraînés sur le terrain de la pratique. Toute science, toute littérature fit halte ; la vie politique fut tout.

À chaque grand moment de 1789, une éruption de journaux :

1o En mai et juin, à l’ouverture des États généraux, vous en voyez naître une foule. Mirabeau fait le Courrier de Provence ; Gorsas, le Courrier de Versailles ; Brissot, le Patriote français ; Barère, le Point du jour, etc.

2o La veille du 14 juillet apparaît, de tous les journaux, le plus populaire : les Révolutions de Paris, rédigées par Loustalot.

3o La veille des 5 et 6 octobre, éclatent l’Ami du peuple (Marat), les Annales patriotiques (Carra et Mercier). Bientôt après, le Courrier de Brabant, de Camille Desmoulins, le plus spirituel de tous, à coup sûr ; puis l’un des plus violents, l’Orateur du peuple (Fréron).

Le caractère général de ce grand mouvement et qui