Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/13

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allions vers une lumière qui ne vacille jamais, dont la flamme devait nous manquer d’autant moins qu’elle était tout identique à celle que nous portons en nous. Né peuple, nous allions au peuple.

Voilà pour l’intention. Mais la droite intention est chose si puissante en l’homme, quelle que soit sa faiblesse individuelle, que nous croyons, en cette œuvre, avoir avancé l’œuvre commune d’un pas. Dans cette construction première, insuffisante, comme elle est, il y a plusieurs points solides, où nos camarades en histoire pourront mettre hardiment le pied, pour bâtir plus haut. Oui, qu’ils marchent sur nous sans crainte, nous serons heureux d’y aider et de leur prêter l’épaule.

Notre seul avantage à nous, c’était le travail antérieur, l’accumulation patiente des œuvres et des jours ; ce qui est commencement pour d’autres est pour nous un couronnement. Dix ans dans l’Antiquité, vingt ans dans le Moyen-âge, nous avons longuement contemplé le fonds sur lequel l’âge moderne bâtit aujourd’hui. Nous avons pu apprécier, mieux peut-être qu’on ne fait d’un regard rapide, où est la base solide, où seraient les points ruineux.

La base qui trompe le moins, nous sommes heureux de le dire à ceux qui viendront après nous, c’est celle dont les jeunes savants se défient le plus, et qu’une science persévérante finit par trouver aussi vraie qu’elle est forte, indestructible : c’est la croyance populaire.

Vraie au total, quoiqu’elle soit, dans le détail,