Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/39

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élevé enfant cet homme dont il cherche la pensée, l’ayant pénétré d’avance par tous les moyens de l’éducation, le reprenant chaque jour par la confession, exerçant sur lui deux tortures, la volontaire, l’involontaire, etc. L’inquisition révolutionnaire, n’ayant aucun de ses moyens, ne sachant comment discerner les innocents des coupables, est réduite à un aveu général de son impuissance ; elle applique à tous au hasard la qualité de suspects.

Le Moyen-âge, nous le répétons, a tout l’honneur en ce système. Il est le système même, et la Révolution n’y apparaît que comme une application malheureuse, un accident barbare. Le catholicisme, ici, c’est le fond de tout, un fond absorbant qui rappelle tout à lui. Les auteurs ont beau faire parade de phrases révolutionnaires, attaquer même en tel point tel abus de l’ancienne Église ; leur principe d’une pente rapide, d’une descente invincible, les fait rouler vers cette Église, au sein des vieilles ténèbres. Ce sont les Jacobins du pape. Le clergé ne s’y trompe pas ; l’apologie de la Saint-Barthélémy lave à ses yeux suffisamment l’apologie du 2 septembre.

Je n’insisterais pas ainsi sur l’Histoire parlementaire, si ce recueil, commode à consulter, n’était pas pour la foule des lecteurs qui ont peu de temps une tentation continuelle. Le mot devoir est en tête, il commande la confiance. Il porte à croire que l’exécution du livre fut aussi consciencieuse que l’intention pouvait être bonne. Néanmoins, quoique