Barnave avait quitté la reine à la porte des Tuileries, le 25 juillet au soir, et il ne la revit qu’après le 13 septembre, lorsque le roi eut accepté la constitution. Il en était resté aux entretiens de Meaux, il voyait la reine confiante et docile, ne voulant être sauvée que par la constitution, par l’Assemblée et Barnave. Bien des choses s’étaient passées depuis ce temps, et dans l’Europe, et dans l’âme de la reine, que le jeune orateur ignorait parfaitement.
Il ne savait pas qu’elle avait agi dans un sens contraire.
Fersen, nous l’avons dit, droit en arrivant de Paris, avait remis à Monsieur le pouvoir verbal du roi, pouvoir qui lui fut envoyé écrit, authentique, le 7 juillet.
Sans même attendre ceci, le 6, l’empereur Léopold, frère de Marie-Antoinette, avait écrit, fait circuler une note à toutes les puissances pour menacer la France et délivrer Louis XVI.
La Prusse, poussée par les princes, était bien autrement animée que Léopold. La Russie et la Suède montraient encore plus d’indignation, d’impatience que la Prusse.
Le 25 juillet, eurent lieu des conférences entre la Prusse et l’Autriche, et là Léopold, contrairement à ce que faisait entendre sa note du 6 juillet, montra des vues pacifiques. Il avait sur les bras sa guerre avec la Turquie, qu’il ne finit qu’au mois d’août. Il avait, à sa porte, la nouvelle révolution de Pologne, l’attente d’une grande guerre du Nord,