de juillet, que les sections, les assemblées primaires, étaient devenues désertes. Beaucoup d’hommes évidemment étaient déjà las de la vie publique. En récompense, il faut ajouter que ceux qui persévéraient devenaient plus violents. Si les assemblées légales étaient peu fréquentées, c’est que la vie et l’ardeur se concentraient tout entières dans les sociétés jacobines.
Pour revenir, Barnave, heureux d’avoir ménagé cette entente entre les principaux acteurs de la revision, ne désespérait plus de rendre force à la royauté. Les constitutionnels, dociles à son impulsion, chargèrent M. de Noailles, notre ambassadeur à Vienne, d’en avertir Léopold ; et pour mieux le persuader, ils obtinrent de la reine même qu’elle écrirait à son frère, le prierait de ne point agir.
Étrange contradiction ! pendant que Monsieur, armé des pouvoirs que la cour des Tuileries lui avait envoyés le 7 juillet, pressait la Prusse d’armer, de se mettre en mouvement, la reine écrivait, le 30, à l’Autriche, de ne point armer, de ne point bouger, de se confier, comme elle, au zèle que les constitutionnels de France montraient alors pour la restauration de la royauté.
La lettre, longue, insinuante, habile, fort éloignée de ce que ferait attendre le caractère ordinairement impétueux de la reine, est très bien calculée pour lui sauver le reproche de versatilité qu’on eût pu faire à ces deux actes contradictoires du 7 et du 30. Cette pièce si politique a été, sinon dictée, au moins pré-