sitions de Barnave. Mais Chapelier qui survint, mais Duport que Malouet alla voir ensuite, firent de graves difficultés. La lettre citée plus haut affirme pourtant que la partie fut liée entre Chapelier et Malouet pour jouer d’accord la comédie de la revision. Malouet devait attaquer la constitution, en démontrer les vices : « Et vous, disait-il, vous me répondrez, vous m’accablerez de votre indignation, vous défendrez les petites choses ; quant aux grandes, qui touchent vraiment l’intérêt monarchique, vous direz que vous n’aviez pas besoin des observations de M. Malouet, que vous entendiez bien en proposer la réforme. Et vous la proposerez. »
Comment pouvaient-ils supposer que cette étrange parade tromperait les yeux du public ? Ils comptaient apparemment sur l’indifférence, l’insouciance, l’abattement général. Il y avait en effet de grands signes de lassitude. L’Assemblée nationale elle-même semblait s’abandonner ; elle ne comptait habituellement pas plus de cent cinquante membres présents ; au jour le plus critique, au lendemain du 17 juillet, elle ne vit siéger dans son sein que deux cent cinquante-trois députés. Les autres étaient ou déjà partis ou bien toujours enfermés au fond des bureaux. Plusieurs, on l’assurait, abattus, corrompus par le découragement même, passaient les nuits et les jours dans les maisons de filles et de jeux ; l’évêque d’Autun, Chapelier, d’autres encore, étaient, à tort ou à droit, accusés d’y avoir élu domicile.
Laclos, Prud’homme, assurent, dans leurs journaux