Les événements se chargèrent d’applaudir et confirmer avec une bien autre force. Des désastres, des mécomptes, des mouvements audacieux de la contre-révolution venaient, de moment en moment, frapper l’Assemblée, et, comme autant de messagers de guerre, jeter le gant à la France.
Vers la fin d’octobre, on apprit comment toutes les puissances avaient reçu la lettre du roi qui annonçait son acceptation. Pas une ne parut croire à sa sincérité. La Russie et la Suède renvoyèrent la dépêche non ouverte, et le 29, elles conclurent un traité pour un armement naval, une descente sur nos côtes. L’Espagne répondit qu’elle ne répondrait pas, ne recevrait rien de la France. L’Empereur et d’après lui la Prusse se montrèrent peut-être plus menaçants en réalité sous forme plus douce (23 octobre), la menace pour la France, la douceur pour Louis XVI : « Nous désirons, disait l’Empereur, que l’on prévienne la nécessité de prendre des précautions sérieuses contre le retour des choses qui donnaient lieu à de tristes augures… » Quelles précautions ? Il éclaircissait ce mot obscur dans une circulaire aux Puissances, où il les avertissait qu’il fallait rester en observation, et déclarer à Paris que la coalition subsistait.
Il ne convenait pas aux rois d’attaquer encore. Ils attendaient que la guerre civile ouvrît la France et la livrât. Deux faits effroyables que l’Assemblée apprit coup sur coup, vers la fin du même mois, pouvaient leur en donner l’espoir.
On vit, pour ainsi parler, une affreuse colonne de