Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/290

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peuple à cet acte horrible. Les hommes lui avaient écrasé le ventre à coups de bâton. Les femmes, pour punir ses blasphèmes, avaient découpé, festonné ses lèvres à coups de ciseaux. Les papistes s’étaient un moment rendus maîtres des portes de la ville. Mais le parti révolutionnaire, ayant repris le dessus, avait, la nuit même, vengé Lescuyer par le massacre de soixante personnes, qui furent égorgées au palais des papes et jetées au fond de la tour de la Glacière.

La contre-révolution, vaincue à Avignon, avait néanmoins tiré de sa tentative impuissante un grand avantage, celui d’avoir poussé à bout le parti révolutionnaire, de sorte qu’aveugle et furieux, par ces représailles horribles, il se rendit exécrable.