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CHAPITRE II

RÉVOLUTION D’AVIGNON, EN 1790 ET 1791. — MEURTRE DE LESCUYER (16 OCTOBRE 1791).


Comment le parti français d’Avignon, en 1790, sauva le Midi. — Du droit du pape. — Le règne des prêtres. — Irritation de la bourgeoisie. — Révolution du 11 juin 1790. — Le parti français puni du service qu’il a rendu à la France. — Avignon entreprend, pour la France, la conquête du Comtat. — Duprat, Rovère et Mainvielle. — Leur première expédition à Carpentras, janvier 1791 ; leur échec. — Meurtre de La Villasse, avril 1791. — Seconde expédition de Carpentras. — Jourdan coupe-tête. — La France envoie des médiateurs, mai 1791. — Influence des dames d’Avignon sur eux. — Le médiateur Mulot est séduit. — Il est obligé de fuir Avignon, août. — Le peuple dégoûté de la Révolution. — L’Assemblée décrète la réunion, 15 septembre. — Mulot relève le parti français royaliste. — Les papistes reprennent courage. — La Vierge fait des miracles. — Lescuyer assassiné dans l’église, 16 octobre 1791.


La fatale affaire d’Avignon, toute locale qu’elle paraît, eut sur la Révolution en général, on va le voir, une très grave influence. Il faut bien s’arrêter ici.

Avignon fut le point où les deux principes, le vieux, le nouveau, se trouvant tout d’abord face à face et violemment contrastés, montrèrent, dès le commencement, l’horreur d’une lutte furieuse. Elle produisit d’avance, en petit, comme en un miroir magique, l’image des scènes sanglantes que la France