même rencontré les agréments que se procurent les personnes aisées ». Pour comble il parlait et reparlait de sa femme, avec la fâcherie d’un mari trompé, qui proteste qu’il est content et n’en veut qu’aux mauvais plaisants. Ceci à l’adresse des émigrés et des princes, bien plus que de l’Assemblée. La reine, en partant, se faisait donner contre eux, contre les conseils dont ils allaient assiéger le roi, une sorte de certificat ; son mari la proclamait une épouse fidèle, qui venait de mettre le comble à sa bonne conduite. Il se disait indigné de ce qu’en octobre on avait parlé de la mettre au couvent, etc. L’étrange pièce avait été, la veille, communiquée au capital ennemi de la reine, à Monsieur, pour qu’il corrigeât, approuvât et se mît ainsi hors d’état de pouvoir attaquer plus tard.
Le ton général de cet acte était accusateur, menaçant pour l’Assemblée. Les royalistes ne cachaient pas leur joie. Un de leurs journaux, ce jour même du 21 juin, avait osé imprimer : « Tous ceux qui pourront être compris dans l’amnistie du prince de Condé pourront se faire enregistrer dans notre bureau d’ici au mois d’août. Nous aurons quinze cents registres pour la commodité du public ; nous n’en excepterons que cent cinquante individus. »
Beaucoup de gens supposaient, d’après cet excès d’audace, qu’apparemment les royalistes avaient dans Paris ou bien près des forces considérables. Les imaginations voyageaient rapidement sur ce texte ; aucune n’allait plus vite, en telles occasions, que celle de Robespierre. La séance ayant été suspendue