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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/342

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CHAPITRE IV

DÉCRETS CONTRE LES ÉMIGRÉS ET LES PRÊTRES. — RÉSISTANCE DU ROI (NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1791).


Inertie calculée du pouvoir. — Débats sur les émigrés. — Début de Vergniaud et d’Isnard. — Vergniaud et Mlle Candeille. — Décret contre les émigrés, 8 novembre 1791. — Veto du roi, 12 novembre, — Décret contre les prêtres, 29 novembre. — Veto du roi, 19 décembre. — La question de la guerre, novembre-décembre 1791.


On est étonné, effrayé presque, du peu de traces qu’on trouve dans les monuments contemporains de l’affreuse affaire d’Avignon. Visiblement il y a là-dessous, dans la presse et dans le public, un silence de stupeur. On se tait, on détourne la tête, plutôt que de regarder.

Qui accuser de ce désastre ? On le savait trop. Ce n’étaient pas seulement les furieux qui firent les crimes. C’était aussi la fausse et perfide politique qui avait différé les mesures de pacification, de réunion à la France, c’étaient la cour et le ministère. La réunion à la France, qui devait tout arrêter, fut votée par l’Assemblée constituante le 14 septembre, et le ministère, pour nommer les nouveaux commissaires, attendit jusqu’en octobre. Ils n’arrivèrent à