district, pour prévenir le renouvellement de ces collisions, ayant voulu fermer l’église aux réfractaires jusqu’à la décision de l’Assemblée, les administrateurs du département refusèrent d’en signer l’ordre. Tel était le funeste esprit de ces administrations, leur connivence avec les factieux aristocrates, que partout elles paralysaient l’action des lois, les mesures les plus indispensables de police et de salut public. Cambon demanda que l’on convoquât immédiatement la haute cour nationale. On fit venir le lendemain le ministre Delessart, pour avoir des explications ; on le soupçonnait à bon droit d’avoir contribué lui-même à troubler le Calvados, en travaillant contre l’évêque Fauchet et encourageant contre lui ces coupables administrateurs.
Pourquoi ce zèle du ministre contre les prêtres citoyens ? Le roi était reconnaissable ici, comme le centre et le chef de la résistance dévote. Ne l’était-il pas aussi de l’émigration armée ? On le crut, le 12 novembre, lorsqu’on apporta le veto qu’il opposait au dernier décret de l’Assemblée.
Il alléguait que les articles rigoureux de ce décret lui semblaient « ne pouvoir compatir avec les mœurs de la nation et les principes d’une constitution libre ». Il présentait les lettres qu’il avait lui-même écrites à ses frères et aux émigrés pour les décider à revenir. Il y disait, entre autres choses, « que l’émigration s’était ralentie », ce qui était visiblement faux ; « que plusieurs émigrés étaient rentrés », ce qui n’était que trop vrai. En juin, M. de Lescure