ment divinatrice et prophétique. Tout ce qu’il disait, le 29 novembre, sur la perfidie des rois et le besoin de les prévenir, commença à éclater bien peu après. Le 3 décembre, Léopold écrivait à Vienne un acte, modéré dans la forme, mais qui, posant la question sur un point vraiment insoluble, annonçait assez l’intention de se ménager une querelle éternelle et la pensée ultérieure d’agir, quand il serait prêt.
Sa conduite était évidemment double. Comme Léopold et comme Autrichien, il était ami de la France ; il réprimait les insultes faites dans ses États aux Français qui portaient la cocarde nationale. Mais, comme empereur, il empêchait les princes possessionnés en Alsace d’accepter les dédommagements que la France leur offrait ; il rompait même et annulait les arrangements qu’ils avaient pu prendre déjà, voulait les forcer à obtenir leur réintégration entière, annonçant la résolution de les soutenir et de leur donner secours. Et le motif qu’il alléguait était de ceux qui rendent la guerre inévitable, fatale : la question même de la souveraineté. Les terres en question, disait-il, n’étaient pas tellement soumises à la souveraineté du roi qu’il pût en disposer en indemnisant les propriétaires. Donc il y voyait des enclaves purement germaniques de l’Empire au milieu de la France ; la France sans le savoir avait l’Empire dans ses flancs, l’ennemi dans ses positions les plus dangereuses, derrière ses lignes les plus expo-