n’était nullement d’humeur à céder son frère à personne. Il fallut qu’il s’établît avec elle, rue Saint-Florentin, au grand déplaisir de Mme Duplay, qui, dès lors, entra avec la sœur en état de guerre, attendant impatiemment le moment de reconquérir Robespierre, et rôdant autour, comme une lionne dont on a volé les petits.
Robespierre, qui venait de traverser toutes ces campagnes guerrières, la Picardie émue et ne voulant que combats, s’était montré d’abord, en arrivant (le 28 novembre), aussi guerrier que personne. Il était même sorti de sa voie ordinaire, de son respect affecté pour la constitution, pour hâter les mesures décisives. Il voulait que l’Assemblée, au lieu de s’adresser au roi pour qu’il parlât à l’Empereur, allât tout droit à celui-ci, sommât Léopold de disperser les émigrés, sinon qu’elle lui déclarât la guerre, au nom de la nation, des nations ennemies des tyrans. « Traçons autour de l’Empereur le cercle que Popilius traçait autour de Mithridate » (il veut dire Antiochus), etc.
Il eut bientôt quelque sujet de regretter sa précipitation. De graves considérations le rejetèrent brusquement au parti de la paix, qu’il ne quitta plus :
1o Pendant son absence, ses rivaux, les Girondins, s’étaient emparés de l’idée populaire de la guerre, s’étaient placés comme à la proue de ce grand vaisseau de la France, au moment où une impulsion énormément puissante qu’il contenait en