à homme, dans deux classes des plus dangereuses : d’une part, des gentilshommes de province, braves et fanatiques comme Henri de La Rochejaquelein ; d’autre part des maîtres d’escrime, des ferrailleurs éprouvés, des hommes d’audace et d’aventure ; il suffit de nommer Murat.
Ce petit nombre, avec les Suisses et une partie dévouée de la garde nationale, c’était en réalité une force bien plus sérieuse que les multitudes indisciplinées des faubourgs de Paris. Celles-ci commençaient à s’armer. La Gironde, par tous les moyens de souscriptions et de presse, encourageait partout la fabrication des piques. Elle voulait armer tout le peuple.
Quelques fautes que ce parti doive commettre plus tard, rendons-lui ce qu’il mérite. Il posa, dans cette crise, le principe révolutionnaire avec infiniment de générosité et de grandeur. D’une part (dans une lettre touchante de Pétion), il faisait sortir l’espoir de la Révolution d’une conciliation amicale entre la bourgeoisie et le peuple, entre les pauvres et les riches. Et cette conciliation, il la fondait sur une confiance immense, mettant les armes aux mains des pauvres.
Les armes pour tous, l’instruction pour tous ; enfin, au profit de tous, un système fraternel de secours publics. Nulle part cette fraternité n’a été exposée avec un plus tendre respect du pauvre que dans l’adresse à la France rédigée par Condorcet (16 février 1792).