fait comprendre les masses, lui manquaient totalement.
Les piques données à tout le peuple, l’égalité dans l’armement, le bonnet de laine rouge du paysan de France adopté pour tous, comme égalité de costume, ces deux choses, éminemment révolutionnaires, si avidement saisies par le peuple, furent repoussées de Robespierre, peu goûtées des Jacobins. Puis, par la force des choses, il leur fallut reculer devant l’unanimité du peuple.
Même opposition sur la grande question de la déclaration de guerre. On peut dire qu’en cette affaire (mars-avril 1792), Robespierre allait d’un côté et toute la France de l’autre. — De quel côté le bon sens ? Le temps a jugé, la lumière s’est faite, — c’est la France qui eut raison.
Le 26 mars 1792, l’avis suivant fut donné aux Jacobins :
« En dépouillant les registres des départements, on trouve inscrits déjà plus de SIX CENT MILLE citoyens pour marcher à l’ennemi. »
À Paris, dans le Jura et ailleurs, les femmes déclaraient que les hommes pouvaient partir ; qu’elles s’armeraient de piques, qu’elles suffiraient bien au service intérieur. Elles avaient si vivement senti pour leur famille et leurs enfants le bienfait de la Révolution qu’au prix des plus grands sacrifices elles brûlaient de la défendre.
Il y eut, dès ce moment, et dans toute cette année sacrée de 1792, des scènes véritablement admirables