donc enfin ce plan de guerre civile, de conspiration dont il ne cessait de parler. Robespierre, visiblement blessé à l’endroit vulnérable, la dénonciation sans preuve, allait s’enchevêtrer dans un tissu de rapprochements qui ne pouvaient rien prouver que sa faiblesse et sa défaite. Bazire lui rendit le service de l’empêcher de parler ; il vint à point au secours, l’engagea à conserver sa réponse pour les journaux. La Gironde insistant, exigeant qu’il s’expliquât, il s’en tira par la triste reculade ; il dit que, pour le moment, il ne voulait que dévoiler les manœuvres qui tendaient à faire de la société des Jacobins un instrument d’intrigues et d’ambition : « Et c’est ce que j’appelle un plan de guerre civile. » Les amis de Robespierre, attérés de voir qu’il ne trouvait pas autre chose, s’en allèrent en masse, afin que, la société n’étant plus en nombre, il fallût lever la séance. Un homme de Robespierre, Simon, pour couvrir la retraite, se mit à crier encore quelques mots sur les troubles de l’Alsace, en jetant la faute sur les Girondins, lançant ainsi, dans la fuite, deux ou trois bons coups de dents à cette meute acharnée.
Brissot accusait très justement Robespierre d’hostilité à la philosophie. Robespierre lui-même, bien mieux encore, s’accusa et se convainquit d’ignorer l’instinct du peuple. Il était tout bellétriste (pardonnez ce mot allemand), tout culture et tout art, à cent lieues de la nature, de l’instinct, de l’inspiration. La bonhomie, comme le dit très bien le journaliste cité plus haut, je ne sais quoi de naïf et de profond qui