ment, par les municipalités, d’aller, de combattre, allèrent, combattirent ; ils avaient raison. Il fallait pleurer les uns et les autres ; on le reconnut noblement à la fête qu’on donna aux soldats délivrés ; on y porta deux cercueils.
L’imprudente fureur des Feuillants fut vraiment coupable. Il ne tint pas à Chénier, à Dupont qu’on ne s’égorgeât dans Paris. D’avance ils remplirent les journaux des prophéties les plus sinistres ; ils dirent, répétèrent, expliquèrent aux gardes nationaux de Paris, qui n’y songeaient pas, que c’étaient eux qu’on insultait. Le directoire de Paris, les La Rochefoucauld, Talleyrand et autres, montra une peur ridicule, malveillante, de cette fête populaire. Pétion comprit bien mieux qu’on n’empêche point ces grands mouvements, qu’il faut les laisser aller, s’y associer plutôt pour les régulariser. Seulement il défendit d’une manière absolue qu’on portât des armes, prohibant également et les piques et les fusils.
Le 30 avril 1792, les soldats de Châteauvieux, arrivés de Brest à Paris, avec leurs braves amis les Bretons, et un grand concours du peuple ravi de les voir, se présentent aux portes de l’Assemblée, demandent à la remercier et lui présenter leurs hommages. Vive discussion au dedans. Les Feuillants, imprudemment, veulent encore se mettre au-devant du mouvement populaire. On réclame au nom de la discipline violée, au nom de la politique et des ménagements dus aux gouvernements de la Suisse avec lesquels on doit vouloir rester en bonne intelli-