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CHAPITRE VII

RENVOI DU MINISTÈRE GIRONDIN (MAI-JUIN 1792).


Comment le roi voulait qu’on fît la guerre à la France. — Inconséquence de Dumouriez, qui veut la révolution en Belgique pour la comprimer en France. — La guerre commence par un revers, 28-29 avril 1792. — Robespierre triomphe, aux Jacobins, de Brissot et des partisans de la guerre, 30 avril. — Brissot accuse le comité autrichien, 23 mai 1792. — La Gironde fait licencier la garde du roi, 29 mai. — La Gironde accusée par Robespierre. — Elle fait décréter un camp de vingt mille hommes à Paris et des mesures contre les prêtres réfractaires, 27 mai. — Violences des royalistes et des Feuillants. — Lettre de Roland au roi, 12 juin. — Les ministres girondins sont renvoyés, 13 juin.


Le roi, que les Jacobins accusaient de vouloir la guerre, avait tout fait pour l’éviter. Les meilleures chances qu’elle lui présentât étaient très mauvaises. Une victoire de La Fayette ou quelque autre général n’aurait relevé le trône que pour le mettre en tutelle. Une défaite exaspérait Paris, faisait accuser le roi, lançait l’émeute aux Tuileries. Et si, par impossible, il n’en était pas ainsi, qui triomphait ? qui revenait ? Monsieur et l’émigration, le futur régent de France, celui près duquel la Russie avait déjà des envoyés. La reine en particulier avait tout à craindre ; elle