Ajoutons la conclusion que Dumouriez se garde bien de donner, mais qui n’est pas moins certaine : que la victoire d’un Feuillant était infailliblement en France la victoire du parti feuillant, avec lequel Dumouriez (en évitant toutefois les relations personnelles) conspirait dans un même but.
À ce plan si bien conçu il manqua deux choses.
La première, un général. La Fayette, partisan de la guerre défensive, ainsi que Rochambeau, n’était nullement, malgré son incontestable courage, l’homme d’audace et d’aventure qui se serait lancé dans le pays ennemi. Il amena, à grand’peine, dix mille hommes à Givet, par une marche rapide. Mais là il sentit qu’il avait peu de monde pour une si grande entreprise et ne bougea plus.
L’autre difficulté, c’est que ni La Fayette ni Dumouriez (avec tout son jacobinisme et son bonnet rouge) n’étaient vraiment disposés à remuer la Belgique d’une propagande hardie. Il fallait l’encourager, l’animer, la soulever, la plonger profondément dans la Révolution. Qui eût fait cela, s’il vous plaît, et qui en avait besoin ? Ceux précisément qui, en France, voulaient arrêter la Révolution ! La duplicité de Dumouriez, son immoralité, rendaient son génie impuissant. La condition première de son plan, c’était d’agir franchement aux Pays-Bas, de leur inspirer d’avance une foi forte dans la sincérité de la France, de