Malouet : « Alors le gouvernement est changé ! le roi prisonnier !… » Rœderer, croyant adoucir : « Ceci n’attaque pas l’inviolabilité ; il est seulement question de tenir le roi en état d’arrestation provisoire. » — Thouret contre Rœderer : « Non, non, ce n’est pas cela. » — Et Alexandre de Lameth : « C’est pour la sûreté du roi autant que pour la sûreté nationale. »
D’André, saisissant cette occasion d’engager et compromettre décidément l’Assemblée, se mit à parler pour elle et fit, en son lieu, une haute profession de royalisme, déclarant que la monarchie était la meilleure forme de gouvernement. Toute l’Assemblée applaudit, mais les tribunes se turent. Ce silence devint fort sombre et gagna toute la salle, lorsque la députation de l’Hérault, lisant une adresse toute empreinte de la violence du Midi, prononça ces paroles : « Le monde attend un grand acte de justice. »
Presque immédiatement (il était environ sept heures et demie du soir) une grande agitation se manifeste ; le bruit se répand que le roi traverse les Tuileries… puis que les trois courriers qui sont sur la voiture du roi sont entre les mains du peuple, en danger de mort… Vingt membres vont au secours. Bientôt entrent dans la salle Barnave, Pétion et Latour-Maubourg, que l’Assemblée avait chargés de diriger et protéger le retour du roi. Ils viennent lui rendre compte.