CHAPITRE II
LE ROI ET LA REINE RAMENÉS DE VARENNES (22-25 JUIN 1791).
Unanimité de la population contre le roi. — Châlons seul le reçoit bien, 22 juin. — Les commissaires envoyés par l’Assemblée, 23 juin. — La reine et Barnave. — Halte de Dormans. — La famille royale à Meaux, au palais de Bossuet, 24 juin. — Pétion veut sauver les trois gardes du corps. — Entrée dans Paris, 25 juin. — Arrivée aux Tuileries. — Sentiments divers du peuple.
Le roi et la reine avaient réussi à se persuader longtemps que la Révolution était toute concentrée dans l’agitation de Paris, qu’elle était une chose tout artificielle, une conspiration isolée des Orléanistes ou des Jacobins. Le voyage de Varennes put leur faire voir le contraire, et le retour encore plus.
En vain la reine essayait de s’abuser elle-même, de rejeter le mauvais succès de l’entreprise sur des causes inconnues, « Il a fallu, disait-elle, un concours extraordinaire de circonstances, un miracle. » Le vrai miracle fut l’unanimité de la nation. Unie dans un même élan de justice et d’indignation, la France sauva la France.
Rappelons les circonstances du voyage. Cette unanimité éclate partout. Partout la force militaire est