Tout cela, indécent, hardi, bavard et vantard. — Tous étant hommes de choix, ou par la force du corps, ou pour le maniement des armes, chacun d’eux croyant avoir un facile avantage dans toute lutte individuelle, ils allaient, venaient, se montraient dans les promenades publiques, comme s’ils avaient dit tout haut : « Nous sommes les conspirateurs. » Ils entassaient à plaisir la haine, la colère et l’irritation.
Ce fut la voix même de Paris qui parla, le 22 mai, dans une lettre de son maire, Pétion, au commandant de la garde nationale, il exprimait la crainte générale du départ du roi et l’invitait, sans détour, à observer, surveiller, multiplier les patrouilles dans les environs (sans doute des Tuileries). — Le roi s’en plaignit amèrement le lendemain, dans une lettre que le directoire du département fit afficher dans Paris. Pétion ne désavoua rien et répliqua avec force. Cette étrange guerre de paroles entre le roi et le maire semblait l’annonce d’une guerre réelle et en actes.
Toutes sortes de dénonciations arrivaient à l’Assemblée. Des faits, en eux-mêmes insignifiants, ajoutaient aux alarmes. C’était une masse de papiers qu’on avait brûlés à Sèvres (un libelle contre la reine). C’était Sombreuil, le gouverneur des Invalides, qui leur avait ordonné de céder la nuit leurs postes aux troupes de garde ou de la garde du roi, qui pouvaient se présenter. Le 28 mai, Carnot proposa et l’Assemblée décréta que, pendant le