sur son grand cheval, il n’en était pas plus fier pour cela envers le pauvre monde. Avec cela, un fameux patriote, et d’une voix qu’on eût entendue de la barrière du Trône à la porte Saint-Antoine.
L’honorable brasseur avait presque toujours avec lui, nourrissait et désaltérait bon nombre de pauvres diables, vainqueurs de la Bastille, d’autres moins honorables, des braillards de carrefours, par lesquels il brassait l’émeute, un jeune bijoutier fainéant par exemple, qui, à force de parlage, de criaillerie, d’audace, devint général pour le malheur de la République, l’inepte général Rossignol, connu dans la Vendée par ses sottises, et comme persécuteur de Marceau et de Kléber.
Voilà les habitués de Santerre. Voyons ceux qui, du 14 au 20, se réunissaient là dans son arrière-boutique, amenés du faubourg Saint-Germain par Legendre, ou d’autres quartiers. Les Cordeliers étaient le plus grand nombre.
Il y avait d’abord des têtes de colonne, des hommes singuliers qu’on voyait infailliblement partout où il y avait du bruit, qui marquaient ou par la puissance de la voix ou par quelque défaut physique, par tel ridicule même, qui amusait la foule et servait de drapeau.
Il y avait d’abord un hurleur admirable, Saint-Huruge, un mari célèbre, enfermé avant 1789 par les puissants amis de sa femme, et qui allait criant qu’il vengerait ses malheurs domestiques jusqu’à l’extinction de la monarchie. Grand et gros,