blissement moral de l’Assemblée, la surprendre et lui escamoter la loi martiale, comme on avait fait à la Constituante, en juillet 1791. Un petit rassemblement fut formé, poussé jusqu’au Louvre ; puis l’avis donné brusquement à l’Assemblée, pour mieux faire impression. Mais Pétion, averti, vint au moment même, déclara que l’alarme n’était pas fondée, que l’ordre régnait partout.
De l’Assemblée Pétion retourna aux Tuileries. On y était de fort mauvaise humeur, n’ayant pu, comme on le croyait, emporter la loi martiale. Le maire ayant commencé d’un ton respectueux et ferme, le roi, sans autre précaution oratoire, lui dit sèchement : « Taisez-vous ! » et il lui tourna le dos.
Le 22, au matin, parurent une lettre du roi à l’Assemblée, une proclamation royale à la nation. On y faisait parler Louis XVI du ton qu’il eût pu prendre s’il eût eu une armée dans Paris. Il annonçait qu’il avait « des devoirs sévères à remplir, qu’il ne les sacrifierait point », etc.
Ce ton menaçant annonçait qu’on se croyait fort. On comptait sur l’indignation des royalistes et des constitutionnels. Le directoire du département, son président, le duc de La Rochefoucauld, répondait de ces derniers. Le 27 juin, au soir, La Fayette, au grand étonnement de tout le monde, arrive à Paris, descend chez La Rochefoucauld. Le 28, il se présente à la barre de l’Assemblée et y prononce un discours audacieusement ridicule. Lui soldat sous le drapeau, lié par la discipline, le général dépendant du ministre