couronnes de chêne ; sur le devant une table simplement jetée sur deux caisses de tambour. Des municipaux, avec six notables, siégeaient pour écrire et donner aux enrôlés leurs certificats ; à droite, à gauche, les drapeaux gardés par les hommes de leurs bataillons.
L’amphithéâtre était isolé et défendu par un grand cercle de citoyens armés et deux pièces de canon. La musique était au centre et faisait entendre des hymnes guerriers et patriotiques.
On avait bien fait d’entourer ainsi les amphithéâtres. La foule s’y précipitait. Le cercle des factionnaires suffisait à peine à la repousser. Tous voulaient arriver ensemble et être inscrits d’une fois. On les contenait, on les écartait, pour régler l’inscription ; quelques-uns seulement passaient, qui gravissaient impatients les escaliers, se pressaient aux balustrades ; à mesure, d’autres venaient, les inscrits redescendaient et allaient gaiement s’asseoir dans le grand cercle de la place, chantant avec la musique et caressant les canons.
Un journaliste se plaint de n’avoir pas vu plus de piques, autrement dit plus d’hommes de la classe inférieure. Tout était mêlé ici ; il n’y avait ni haut ni bas, ni supérieurs ni inférieurs : c’étaient des hommes, voilà tout, c’était la France entière qui se précipitait aux combats.
Il en venait de tout petits, qui tâchaient de prouver qu’ils avaient seize ans et qu’ils avaient droit de partir. L’Assemblée, par grâce, avait