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PRÉFACE[1]




Nos Fédérations de 1790, qu’on vient de lire au deuxième volume, cet élan le plus unanime que l’on ait vu parmi les hommes, qui réunit la France, le monde, ne sont pas moins qu’un évangile.

La France a eu cela, nul autre peuple que je sache.

Et ne l’a-t-elle eu qu’une fois ? N’avons-nous pas revu le même élan aux débuts admirables de Juillet et de Février ? C’est ce qu’on a déjà trop oublié, c’est ce que nos jeunes gens ignorent. Ils savent assez bien les révolutions de Rome et d’Athènes, mais point celle de 1848. Ces souvenirs si purs, qui raviront les siècles à venir, qui sont nos titres de noblesse et le trésor de la Patrie, tout cela leur est étranger.

J’éprouve le besoin de leur en dire un mot, de

  1. Écrite en 1868.