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CHAPITRE IV

PRÉLUDES DU MASSACRE (1er SEPTEMBRE 1792).


Nul homme, ni Danton, ni Robespierre, ne domina la situation. — Caractères divers de ceux qui voulaient le massacre. — Influence des maratistes sur la Commune. — La Commune obstinée à ne point se dissoudre. — Préludes du massacre. — L’Assemblée, pour apaiser la Commune, révoque son décret. — Robespierre conseille à la Commune de remettre le pouvoir au peuple. — Du comité de surveillance, Sergent, Panis. — Panis, beau-frère de Santerre, ami commun de Robespierre et de Marat. — Il introduit Marat au comité de surveillance.


Dans ces profondes ténèbres que toutes choses contribuaient à épaissir, où l’idée de justice, bizarrement pervertie, aidait elle-même à obscurcir la dernière lueur du juste, la conscience publique se serait retrouvée peut-être, s’il y eût eu un homme assez fort pour garder au moins la sienne, tenir ferme et haut son cœur.

Il ne fallait pas marcher à l’encontre de la fureur populaire. Il fallait planer plus haut, faire voir au peuple dans ceux qui lui inspiraient confiance une sérénité héroïque qui l’assurât, l’affermît, l’élevât au-dessus des basses et cruelles pensées de la peur. Une chose manqua à la situation, la seule qui sauve