Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/203

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échappèrent furent enlevés par les volontaires qui dirent qu’ils les feraient soldats. Les massacreurs étaient parvenus à un état de vertige, d’horrible éblouissement, et comme de fureur hydrophobique, qui leur laissait à peine distinguer ce qu’ils frappaient. Ils dirent cependant une chose qui fait sentir combien ils étaient coupables. Ils virent bien, malgré leur égarement, que ces jeunes vies, commencées à peine, ne se résignaient nullement, reculaient devant la mort, avec une indomptable horreur, s’obstinaient à vivre : « Nous aimerions vraiment tout autant tuer des hommes : ces petits-là sont encore plus difficiles à achever. »