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CHAPITRE VII

ÉTAT DE PARIS APRÈS LE MASSACRE. — FIN DE LA LÉGISLATIVE (5-20 SEPTEMBRE 1792).


Prostration morale après le massacre. — Le peuple et l’armée en eurent horreur. — Opinion de Marat et Danton sur le massacre. — L’Assemblée jure de combattre les rois et la royauté, 4 septembre 1792. — Cambon attaque la Commune. — Réaction de l’humanité. — Cependant le massacre continue, 5-6 septembre. — Craintes de la Commune. — Les maratistes essayent d’étendre le massacre à toute la France. — Les prisonniers d’Orléans massacrés à Versailles, 9 septembre. — Danton sauve Adrien Duport malgré la Commune. — Lutte de Danton et Marat. — Élections sous l’influence des massacres. — Fédération de garantie mutuelle. — Vols et pillages. — Meurtres et craintes de massacre. — Craintes de l’Assemblée, 17 septembre. — Discours de Vergniaud et dévouement solennel pour l’Assemblée nationale. — Sa clôture, 20 septembre.


L’effet immédiat du massacre, pour la plus grande partie de la population de Paris, fut la sensation infiniment cruelle que connaissent trop bien ceux qui ont eu de graves lésions du cœur, quand, pendant quelques minutes, il a battu, battu vite, avec une horrible accélération, et que tout à coup le battement s’arrête court… Un mortel silence se fait dans tout l’organisme… Puis l’étouffement, les spasmes, l’obscurcissement complet, l’abandon de l’être… tout au