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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/229

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grossiers de solidarité, de protection mutuelle, trouvèrent des imitateurs à Paris, à la fin du dix-huitième siècle. Ce fut l’Abbaye, la section sanglante, frémissante encore du massacre, qui proposa aux autres sections une confédération entre tous les citoyens, pour se garantir mutuellement les biens et la vie. On devait se faire reconnaître, en portant toujours sur soi une carte de la section. Chacun avait ainsi sa section pour garantie, était protégé par elle. Il y avait lieu d’espérer qu’on ne verrait plus un inconnu, un quidam en écharpe, frapper à la porte au nom de la loi, la briser, si l’on n’ouvrait, prendre un citoyen chez lui, l’emmener, le jeter dans les prisons toutes teintes encore de sang. Puis, quand on voulait remonter à la source, on ne trouvait rien. On s’informait à la Commune. Mais elle n’en savait rien. Au comité de surveillance et de police ? Lui-même n’en savait rien. On finissait par découvrir que c’était un de ses membres, un seul très souvent, et le plus souvent Marat, qui, pour tous, sans les prévenir, avait signé de leurs noms, lancé le mandat d’amener, autorisé le quidam.

Les autorités de Paris ne se contentaient plus de régner dans cette ville. Elles étendaient leur royauté à trente et quarante lieues. Elles donnaient aux gens qu’il leur plaisait d’appeler administrateurs du salut public des pouvoirs ainsi conçus : « Nous autorisons le citoyen tel à se transporter dans telle ville pour s’emparer des personnes suspectes et des effets précieux. » Des villes, ces commissaires, dans leur