entraînement, une jalousie qu’on dissimulait peu. Ces sentiments éclatèrent avec une extrême force, en juin 1791, lorsque, le roi étant ramené de Varennes, on crut à l’existence d’une grande conspiration dans l’Ouest, et que plusieurs directoires de départements prirent sur eux d’incarcérer des prêtres. Ils furent relâchés en septembre, lorsque le roi jura la constitution. Mais, en novembre, une mesure générale fut prise contre ceux qui refusaient le serment. L’Assemblée autorisa les directoires à éloigner les prêtres réfractaires de toute commune où il surviendrait des troubles religieux.
Cette mesure fut motivée non seulement par les violences dont les prêtres constitutionnels étaient partout l’objet, mais aussi par une nécessité politique et financière. Le mot d’ordre que tous ces prêtres avaient reçu de leurs supérieurs ecclésiastiques, et qu’ils suivaient fidèlement, c’était, nous l’avons dit, d’affamer la Révolution. Ils rendaient impossible la levée de l’impôt. Elle devenait une chose si dangereuse, en Bretagne, que personne ne voulait s’en charger. Les huissiers, les officiers municipaux, étaient en danger de mort. L’Assemblée fut obligée de lancer ce décret du 27 novembre 1791, qui envoyait au chef-lieu les prêtres réfractaires, les éloignait de leur commune, de leur centre d’activité, du foyer de fanatisme et de rébellion où ils soufflaient le feu. Elle les transportait dans la grande ville, sous l’œil, sous l’inquiète surveillance des sociétés patriotiques.