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CHAPITRE V

JEMMAPES (6 NOVEMBRE 1792).


Importance de la bataille de Jemmapes. — Chances que l’armée de Jemmapes avait contre elle. — La guerre d’ensemble et par masses est sortie de l’instinct français et de la fraternité. — Ce que furent nos grandes armées. — Ce que fut l’armée de Jemmapes. — Exaltation philanthropique de cette armée. — Probité ferme et modeste de nos officiers plébéiens. — Sévérité de l’armée pour les excès sanguinaires. — L’armée n’est nullement abattue d’un premier échec, 4 novembre 1792. — Formidable position des Autrichiens à Jemmapes, 5 novembre 1792. — La bataille ouverte par la Marseillaise, 6 novembre 1792. — Vaillance de nos volontaires à la droite de l’armée. — La bataille de Jemmapes, décidée par la Marseillaise, a elle-même inspiré le Chant du départ.


La France seule était une et le monde était divisé.

Elle ne savait pas son unité, mais la prouvait par la victoire. Elle gagna, le 6 novembre, la bataille de Jemmapes.

Et il n’y avait pas à dire cette fois, comme on disait de Valmy, que ce n’était qu’une canonnade, une bataille gagnée l’arme au bras. Ce fut une mêlée, et très sanglante, où chaque homme de l’armée française combattit de près et à l’arme blanche, où nos recrues, n’ayant reçu encore ni