une puissance nouvelle, la Commune, à qui l’on faisait honneur de la victoire. Quand on proposa à l’Assemblée de nommer un commandant de la garde nationale, elle renvoya ce choix à la toute-puissante Commune. Puis, des combattants apportant des bijoux pris aux Tuileries, l’Assemblée déclina cette responsabilité, sous le prétexte qu’elle n’avait aucun lieu où les garder. Elle les envoya encore à la Commune.
L’Assemblée semblait avoir le sentiment que le peuple se défiait d’elle. Par deux fois, suivant l’élan du dehors, et voulant rassurer la foule, les députés se levèrent et répétèrent le serment : « Vivre libre ou mourir. » Ils y joignirent une adresse, mais fort générale et vague, où l’on conseillait au peuple de respecter les droits de l’homme.
Guadet était au fauteuil et répondait comme il pouvait aux députations diverses qui se succédaient à la barre. C’était une section qui venait sommer l’Assemblée de jurer qu’elle sauverait l’Empire ; l’Assemblée jurait. C’était la Commune qui venait signifier qu’elle avait donné le commandement à Santerre et présentait son vœu pour la déchéance du roi. Puis un groupe d’inconnus venait déclarer qu’il fallait faire justice de la grande trahison : « Le feu est aux Tuileries, disaient-ils, et nous ne l’arrêterons qu’après que la vengeance du peuple sera satisfaite… Il nous faut la déchéance. » Ils le firent comme ils le disaient, repoussant les pompiers à coups de fusil, neuf cents toises de bâtiments étaient en feu.
L’Assemblée se sentait glisser sur la pente. Elle