Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’évocation d’une création inférieure, oubliée, muette, qui, à la voix de la France, allait sortir des ombres de la mort.

L’Angleterre jeta là l’hypocrisie, qui ne servait plus à rien. Elle arma.

Ce grand coup tombait d’aplomb sur la Belgique et la Hollande. Qu’adviendrait-il de l’Angleterre, si cette côte d’en face, dont la nullité a fait la grandeur anglaise, ressuscitait au souffle de la Révolution ?

Dumouriez et ses alliés, les banquiers, les prêtres, tombaient tous à la renverse. L’ambitieux général avait reçu, coup sur coup, des décrets ? non, des poignards. Avant d’être César, il avait trouvé Brutus.

Avec le décret du 15 décembre, il en reçut un du 13, qui défendait aux généraux de passer aucun marché, qui créait près d’eux des commissaires ordonnateurs, lesquels n’ordonneraient qu’en informant le ministre, et le ministre devait rendre compte tous les huit jours à la Convention. Le ministre était cependant Pache, un ex-ami de Roland, converti aux Jacobins et qui peuplait ses bureaux entièrement de Jacobins. Toute cette pureté civique n’empêcha pas que la Convention, défiante pour le général, ne le fût pour le ministre. Un ministre qui rendait compte par semaine était annulé. Ainsi Cambon sut fixer et, pour ainsi dire, clouer le grand gouvernail de la guerre aux mains de la Convention, il ne lui permit pas d’être confiante ni d’un côté ni