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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/16

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disait dans ce billet la nécessité de s’assurer les secours des puissances étrangères et que l’on allait y travailler avec chaleur… La lettre du roi était de sa main et détaillée. Il disait qu’il fallait s’assurer des secours étrangers et patienter jusque-là. »

Il donna tout pouvoir à Breteuil pour traiter avec l’étranger, tous les écrivains royalistes l’avouent sans difficulté.

En 1835, la Revue rétrospective a publié la lettre que la reine écrivait à l’Empereur son frère, le 1er juin 1791, pour obtenir de lui un secours de troupes autrichiennes, dix mille hommes pour commencer ; mais, une fois le roi libre, dit-elle, ils verront avec joie les puissances soutenir leur cause.

M. Hue, valet de chambre du roi, qui, au 10 août, le suivit des Tuileries à l’Assemblée, le vit, dans les Feuillants mêmes, envoyer un gentilhomme, M. Aubier, au roi de Prusse. — Dans quel but ? L’invasion immédiate des armées prussiennes ne l’indique que trop. Dans toute l’expédition, de Longwy à Verdun, de Verdun à Valmy, un agent personnel de Louis XVI, M. de Caraman, est auprès du roi de Prusse (Mém. d’un homme d’État, I, 418), sans doute pour balancer l’influence des chefs des émigrés, pour conserver à l’expédition le caractère d’un secours demandé par Louis XVI, dirigé par lui-même pour agir à son profit.

Captif aux Feuillants, au Temple, il craignait les émigrés et ses frères autant que les Jacobins. Il prenait ses précautions contre eux près des sou-