Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/266

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geances révolutionnaires, le Danton de la colère, de la mort et du jugement.

Ce jour l’orage était très fort autour de la Convention. On parlait d’un 2 septembre ; la panique était dans Paris, la fuite immense aux barrières. Roland avait écrit à la Convention une lettre désespérée. Un homme de la gauche, Lebas (ardente et candide nature), avoua qu’il partageait les inquiétudes de la droite et dit : « Qu’on assemble nos suppléants hors de Paris… Dès lors, nous pouvons mourir ; nous resterons ici pour braver nos assassins. »

La Commune avait demandé, exigé qu’on fît venir des canons pour les donner aux sections. Elle comptait sur les fédérés. Les nouvelles sinistres arrivaient de moment en moment, et Marat riait.

C’est alors que Danton entre décidé pour la Commune. On parlait de l’Ami des lois. Il s’agit bien de comédie ! dit-il ; il s’agit de la tragédie que vous devez aux nations ; il s’agit de la tête d’un tyran que nous allons faire tomber sous la hache des lois. » — Et alors il fit hautement l’apologie de la Commune, demanda et obtint qu’on jugeât sans désemparer. Par Lacroix, son ami, son collègue dans la mission de Belgique, il fit écarter la demande des Girondins, qui voulaient ôter à la Commune, donner au ministère, à Roland, la réquisition de la force armée.

On discutait à quelle majorité se ferait le jugement. Plusieurs demandaient qu’elle fût des deux