Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/295

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qui auraient cru cette unité compromise elle put dire : « La France est en moi. »

Toutes les grandes mesures de salut public furent votées à l’unanimité.

Unanimité pour l’adresse envoyée aux départements sur le 21 janvier. Les Girondins la rédigèrent, la signèrent, revendiquant hautement pour tous la responsabilité de l’acte qui venait d’être accompli : « Ce jugement, disait l’adresse, appartient à chacun de nous, comme il appartient à toute la nation. »

Unanimité pour le vote de neuf cents millions d’assignats et la levée de trois cent mille hommes. Les municipalités sont investies du droit d’enquête et de réquisition pour trouver en huit jours l’habillement et l’équipement. L’armée nationale est fondée par le mélange des volontaires et des soldats, de l’enthousiasme et de la discipline.

La Gironde propose la guerre à l’Angleterre ; et elle est votée d’emblée (1er  février).

Danton voulait qu’on débutât par un grand coup et qu’on réunît la Belgique. Ajourné, jusqu’à ce que les Belges expriment leur vœu. On accepte, on réunit le comté de Nice, qui demande à être Français.

Les dantonistes proposèrent, emportèrent une mesure très grave de salut public, les missions de représentants avec pouvoir illimité. La première mission n’avait qu’un but spécial, assurer les places fortes ; elle devait faire approuver ses actes par la Convention. Si Danton eût proposé lui-même cette dictature ambulante, l’Assemblée fût entrée en