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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/394

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Puisqu’on a osé rappeler ces journées sur lesquelles tout bon citoyen a gémi, je dirai, moi, que si un tribunal eût existé, le peuple ne les eût point ensanglantées… Organisons un tribunal, non pas bien, c’est impossible, mais le moins mal qu’il se pourra…

« Cela terminé, aux armes ! Faisons partir nos commissaires, créons le nouveau ministère… la marine surtout. La vôtre, où est-elle ? Vos frégates sont dans vos ports et l’Angleterre enlève vos vaisseaux… Déployons tous les moyens de la puissance nationale, mais n’en remettons la direction qu’aux hommes dont le contact permanent avec vous assure l’ensemble et l’exécution des mesures que vous combinez. Vous n’êtes pas un corps constitué, vous pouvez tout constituer.

« Résumons. Ce soir même, le tribunal et le ministère ; demain, mouvement militaire et que vos commissaires partent ; qu’on n’objecte plus que tels sont de la droite ou de la gauche… Qu’alors la France se lève, et qu’elle marche à l’ennemi, que la Hollande soit envahie, la Belgique libre, les amis de la liberté relevés en Angleterre. Que nos armes victorieuses portent aux peuples la délivrance et le bonheur ! Que le monde soit vengé ! »

La séance fut suspendue à sept heures du soir. C’était justement alors que Louvet, instruit par sa femme de la scène des Jacobins, venait d’avertir la droite qu’un parti armé marchait sur la Convention pour égorger une partie des représentants. Ceux que Louvet ne trouva pas à la séance, il courut