parfaitement et, par le plus court chemin, se logea au Panthéon.
C’était une nature sombre et violente, d’une apparence un peu lourde ; le dedans était de feu. Né riche, et marquis de Dampierre, il avait cruellement étouffé sous l’Ancien-Régime, cherchant l’action, le péril, et ne trouvant rien. Il laissa tout, jeta tout en 1789 et commença tout d’abord par être un furieux jacobin. Dumouriez, son ennemi, dit que Dampierre était « un fol, audacieux jusqu’à la témérité ». C’est lui, en réalité, qui, à Jemmapes, avec le régiment de Flandre et le premier des volontaires de Paris, eut le premier et décisif succès qui enleva toute l’affaire.
Le voilà, devant Valenciennes, général en chef, mais général subordonné aux commissaires de la Convention. Il avait avec lui trente mille hommes, et, devant, au moins le double d’Autrichiens qui venaient de faire cette campagne heureuse et facile, et pouvaient à volonté se grossir jusqu’à cent mille. Les commissaires le sommaient d’avancer, au nom de la loi. Ces patriotes intrépides, qui, pour la plupart, voyaient la guerre pour la première fois et ne connaissaient nulle difficulté, crurent qu’il fallait tout hasarder et, à tout prix, étonner l’ennemi par cette offensive. Le sort de Dampierre était tout tracé. La Vendée avait vu déjà trois généraux en six semaines tomber du commandement à la sellette d’accusés. Tout le jour du 9, Dampierre lança ses colonnes contre l’immuable camp retranché des Autrichiens ; le soir il tenta un dernier, un terrible