Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/514

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échange une reconnaissance que vous pouviez faire payer en biens d’émigrés.

Telle est la combinaison qu’avait imaginée Cambon pour faire accepter ces biens.

Une autre chose, non moins nécessaire, et qui pourtant sembla fort odieuse, ce fut la réquisition personnelle dont les comités frappèrent tout un monde de jeunes gens qui ne voulaient pas partir, des oisifs, des agréables, commis, clercs, etc., une jeunesse bourgeoise qui comptait éluder le service militaire ou bien se faire remplacer. Ces jeunes gens s’attroupèrent, opposèrent résistance. Ils furent soutenus par la majorité des sections, qui ne pouvaient supporter la violence de leurs comités révolutionnaires, surtout leurs demandes d’argent.

Ce conflit eut lieu à Paris, le 3 et le 4 mai. Et les comités révolutionnaires l’emportèrent sur leurs sections, dont les assemblées furent dès lors subjuguées ou presque désertes.

Le résultat fut tout contraire à Lyon ; pendant tout le mois de mai, les modérés, à main armée, se maintinrent contre la municipalité. Il en résulta, comme on verra, une guerre civile où, derrière les modérés, derrière les Girondins vrais ou faux, se démasqua le royalisme.

La réquisition personnelle adressée par les comités à tel individu choisi, désigné, avait l’inconvénient de laisser croire à chacun qu’on le désignait par haine. La section des Gravilliers et beaucoup de gens