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de bon sens auraient préféré le sort. Tel était aussi l’avis de Danton, qui se hasarda de le proposer. Un Girondin malheureusement applaudit la proposition. Elle devint impopulaire, suspecte. Danton n’osa insister.

La situation était si pressante que la Convention (le 8) « approuva les mesures adoptées par chacune des sections », sans s’inquiéter si ces mesures étaient différentes. De quelque main que vînt le secours, par quelque bras que se fît la violente exécution, on se résigna.

Fortifier les patriotes, les armer, les solder, s’il le fallait, effrayer les contre-révolutionnaires et les égoïstes, ce fut toute la politique du moment. Le 8 au soir, Robespierre proposa aux Jacobins, comme chose naturelle et facile, d’arrêter tous les suspects.

Le 13, il demanda qu’on soldât une armée révolutionnaire, formée de sans-culottes, et qu’on salariât ceux qui assisteraient aux assemblées de sections. La première proposition fut votée, le même jour, par la Commune.

La loi donnait aux comités de sections un droit de surveillance sur les étrangers suspects. Le 16, ils hasardèrent le premier essai d’un nouveau pouvoir, celui d’arrêter tout suspect, étranger ou citoyen. Ils arrêtèrent un magistrat, un juge de paix, et la nuit. Le matin, sa section le réclame à la Convention, qui ordonne son élargissement. Le jour même, l’Assemblée, pour mieux faire sentir son mécon-