très peu approuvèrent. Quelques-uns dirent qu’on n’avait pas de local où l’on pût faire secrètement une telle exécution. Un autre, qu’il fallait attendre le plan d’insurrection que Robespierre et Marat présentaient aux Jacobins. Alors un des violents, prenant l’air d’un homme d’État et se posant dans la gravité d’un Machiavel, dit qu’il fallait des mesures promptes : « Coligny, dit-il, était à minuit près du roi ; à une heure, il était mort. »
Cette exaltation à froid fut encore plus odieuse et plus ridicule les jours suivants aux Cordeliers. Le jeune Varlet, jaloux de Marino, qui lui volait son massacre, en proposa un, infiniment plus beau, plus complet, d’un effet plus dramatique. « Il faut faire, dit-il, une insurrection d’un genre absolument neuf… Nous entrerons dans l’Assemblée avec les Droits de l’homme voilés de noir, nous enlèverons toute la Plaine, tout ce qu’il y a d’ex-constituants, de nobles, prêtres, robins… Nous exterminerons cette engeance avec les Bourbons », etc. Legendre, qui était là, réclama pour qu’on respectât du moins l’enceinte de la Convention.
Il ne faut pas croire que toutes ces belles choses fussent bien prises dans les sections. La nuit du dimanche au lundi, tous ceux de leurs membres qui étaient en permanence, apprenant la proposition de Marino, témoignèrent une vive horreur. Le maire Pache, qui, le lundi soir, vint présider l’assemblée des comités révolutionnaires, ne permit pas