Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE III

RECOMPOSITION DES JACOBINS AVANT LE PROCÈS DU ROI (SEPTEMBRE-DÉCEMBRE 1792).


Nécessité des Jacobins, fin de 1792. — Leur double rôle : la censure, l’initiative révolutionnaire. — Purent-ils le remplir ? — Ils ont donné une sorte d’unité à la Révolution. — Combien leur société fut concentrée, exclusive. — La société jacobine avait faibli en 1792. — Les élections de septembre se firent dans le local des Jacobins. — La société jacobine reprend force. — Elle frappe la Gironde en Fauchet, 19 septembre. — Elle frappe la Gironde en Brissot, 10 octobre. — Elle intimide les réunions mixtes de représentants. — Elle dissout une réunion mixte de membres de la Convention, octobre 1792. — Prudence de Robespierre, qui reste muet, octobre 1792. — Robespierre craint d’avoir trop poussé la Convention. — Il demande, par l’organe de Couthon, que les Jacobins blâment les exagérés, octobre 1792. — Les Jacobins blâment les exagérés et s’en repentent, 14 octobre 1792. — Robespierre se résigne et suit les exagérés.


Dire la décomposition, l’impuissance de la Gironde, les signes de désorganisation que donnait la société tout entière, c’est-à-dire la nécessité des Jacobins.

À défaut d’une association naturelle qui donnât à la Révolution l’unité vivante, il fallait une association artificielle, une ligue, une conjuration qui lui donnât du moins une sorte d’unité mécanique.

Une machine politique était nécessaire, d’une grande force d’action, un puissant levier d’énergie.