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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/80

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CHAPITRE IV

SUITE DE L’HISTOIRE INTÉRIEURE DES JACOBINS. — ROBESPIERRE (FIN DE 1792).


Les Jacobins de 1793 font la troisième génération qui ait porté ce nom. — Effort de Robespierre pour les discipliner. — Austérité croissante de ses mœurs. — Robespierre, établi dans la famille d’un menuisier, vers la fin de 1791. — Tendances honorables de Robespierre pour la médiocrité de fortune et d’habitudes. — Sa défiance et son aigreur croissantes. — Marat lui reproche d’incliner à l’Inquisition. — Ses vertus et ses vices concourent à le rendre impitoyable. — Les Jacobins font craindre un nouveau massacre sur la Convention même, novembre 1792. — Cambon décide la Convention à garder les fédérés à Paris, 10 novembre 1792.


L’avantage obtenu par les exaltés sur Robespierre au sein même de la société jacobine, est-ce un hasard de violence, un mouvement aveugle, inconséquent, comme en ont les assemblées ? Est-ce défiance pour Robespierre, impatience de s’affranchir de son autorité morale ? Non, ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est l’effet d’un changement grave et essentiel, au fond de la société même.

De nom, ce sont toujours les Jacobins, mais sous ce nom, généralement, ce sont déjà d’autres personnes.

Une troisième génération entre dans la société. Il y a eu le jacobinisme primitif, parlementaire et