héros à cinq cents livres, que l’on avait engagés étaient généralement des ivrognes indisciplinables qui commandaient à leurs chefs, et, colorant leurs frayeurs de défiances fausses ou vraies, criaient aux moindres rencontres : « On nous vend… Nous sommes trahis ! » La plupart restaient à Tours, s’obstinant à attendre les canons qu’on leur promettait de Paris, protestant que, sans canons, ils ne pouvaient faire un pas
Mais si Nantes ne recevait point de secours, elle recevait du moins des conseils. Il lui en venait de tous côtés, des conseils impérieux, car tout le monde commandait. Toute autorité avait ses agents dans l’Ouest, et le ministre de la guerre, et le ministre des relations extérieures, et la Commune de Paris, non seulement la Commune, mais le Département, mais les sections, mais les sociétés populaires. Ronsin y vint avec ses dix aides de camp, et l’effet fut tel dans Nantes qu’on prit le parti de chasser indistinctement tous les agents du pouvoir exécutif et de leur fermer les portes. On alla jusqu’à leur dire qu’on les ferait arrêter.
Il est curieux de savoir ce que Ronsin et Santerre proposaient pour sauver Nantes… Santerre voulait qu’on fît venir six mille hommes de Dunkerque ! Ronsin douze mille hommes de Metz ! Inventions admirables dans un danger si pressant ! J’aime mieux une autre idée de Rossignol et de Santerre : « Envoyez-nous un bon chimiste… Fourcroy, par exemple. Par des mines, des fumigations